Jésus-Christ, Fils de Dieu

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Dans ces temps troublés, la foi en Jésus-Christ s’étiole. Le souvenir du Fils de Dieu se dilue sous les assauts de Ses innombrables ennemis. De nombreux chrétiens ne se souviennent plus de la réalité de Son existence. Nous trouvons à travers le témoignage de Sainte Cécile, grâce aux travaux du vénérable Dom Guéranger, des détails fondamentaux sur la personne de Notre Seigneur.

« sainte Cécile et la société Romaine ». Tome II. Page 132 à 141

« Alors Tiburce, s’adressant à Valérien : « Quel est l’homme vers lequel tu vas me conduire ?
– Un grand personnage, reprend Valérien ; il se nomme Urbain, vieillard aux cheveux blancs, au visage angélique, aux discours véritables et remplis de sagesse.
– Ne serait-ce pas, dit Tiburce, cet Urbain que les chrétiens appellent leur pape ? J’ai entendu dire qu’il a déjà été condamné deux fois, et qu’il est réduit à se tenir caché. S’il est découvert, il sera livré aux flammes ; et nous, si l’on nous trouve avec lui, nous partagerons son sort. Ainsi nous aurons voulu chercher une divinité qui se cache dans les cieux, et nous rencontrerons sur la terre un supplice cruel. »

Pour avoir appris à dédaigner les idoles, Tiburce n’en était pas encore à dédaigner les souffrances d’ici-bas ; Cécile vint à son secours. « En effet, lui dit-elle, si cette vie était la seule, s’il n’en était pas une autre, ce serait avec raison que nous craindrions de la perdre ; mais s’il est une autre vie qui ne finira jamais, faut-il donc tant redouter de perdre celle qui passe, quand, au prix de ce sacrifice, nous nous assurons celle qui durera toujours ?

Un tel langage était bien nouveau à un jeune homme élevé dans cette société romaine du deuxième siècle, où régnaient à la fois les plus humiliantes superstitions, la corruption des mœurs la plus éhontée, et toutes les aberrations d’une philosophie sceptique.

Il répondit donc à la vierge :

« Jamais je n’ai rien entendu de semblable ; y aurait-il donc une autre vie après celle-ci ?
– Mais, reprit Cécile, peut-on même appeler vie celle que nous passons en ce monde ? Jouet de toutes les douleurs du corps et de l’âme, elle aboutit à la mort qui met fin aux plaisirs comme aux angoisses. Quand elle est terminée, on dirait qu’elle n’a pas même été ; car ce qui n’est plus est comme rien. Quant à cette autre vie qui succède à la première, elle a des joies sans fin pour les justes et des supplices éternels pour les pécheurs.
– Mais, répliqua Tiburce, qui est allé dans cette vie ? Qui en est revenu pour nous apprendre ce qui s’y passe ? Sur quel témoignage pouvons-nous y croire ? »

Alors Cécile, se levant avec la majesté d’un apôtre, fit entendre ces imposantes paroles :

« Le Créateur du ciel, de la terre et des mers, l’auteur du genre humain et de tous les êtres que nous voyons, a engendré de sa propre substance un Fils, avant toute création, et il a produit par sa vertu divine l’Esprit-Saint ; le Fils par lequel il devait créer toutes choses, l’Esprit-Saint par lequel il les vivifie. Tout ce qui existe, le Fils de Dieu, engendré du Père, l’a créé ; tout ce qui est créé, l’Esprit-Saint, qui procède du Père, l’a animé.
– Comment, s’écria Tiburce, tout à l’heure tu disais, ô Cécile, que l’on ne doit croire qu’un seul Dieu, qui est dans le ciel, et maintenant tu parles de trois !
– Cécile répondit : il n’est qu’un seul Dieu dans sa majesté, et si tu veux concevoir comment ce Dieu existe dans une Trinité sainte, écoute cette comparaison. Un homme possède la sagesse ; par sagesse nous entendons le génie, la mémoire et l’intelligence. Le génie qui découvre les vérités, la mémoire qui les conserve, l’intelligence qui les explore. Reconnaîtrons-nous pour cela plusieurs sagesses dans le même homme ? Si donc un mortel possède trois facultés dans la seule sagesse, devrons-nous hésiter à reconnaître une Trinité majestueuse dans l’essence unique du Dieu tout-puissant ?
– Tiburce, ébloui de l’éclat d’un si haut mystère, s’écria : ô Cécile ! La langue humaine ne saurait s’élever à de si lumineuses explications. C’est l’ange de Dieu qui parle par ta bouche ! Tant était vive la reconnaissance du jeune homme envers cette divine lumière dont les rayons commençaient à descendre jusqu’à lui.
– Il n’osait plus s’adresser à la vierge, interprète du ciel ; mais se tournant vers son frère : Valérien, lui dit-il, je le confesse, le mystère d’un seul Dieu n’a plus rien qui m’arrête ; je ne désire qu’une chose, c’est d’entendre la suite du discours qui doit satisfaire à mes doutes.
– C’est à moi, Tiburce, que tu dois t’adresser, reprit Cécile. Ton frère, encore revêtu de la robe blanche, n’est pas en mesure de répondre à toutes tes demandes ; mais moi, instruite dès le berceau dans la sagesse du Christ, tu me trouveras prête sur toute question qu’il te plaira de proposer.
– Eh bien ! dit Tiburce, je demande quel est celui qui vous a fait connaître cette autre vie que vous m’annoncez l’un et l’autre ? »

La vierge, reprenant son discours avec un enthousiasme tout divin, continua ainsi :

« Le Père a envoyé des cieux sur la terre son propre Fils unique, et une vierge l’a conçu. Ce Fils de Dieu, debout sur la montagne sainte, a fait entendre à haute voix ces paroles : « Peuples, venez tous à moi. » Alors sont accourus vers lui tous les âges, les deux sexes, toutes les conditions. Il leur a dit à tous : « Faites pénitence pour l’ignorance dans laquelle vous êtes tombés ; car le royaume de Dieu, qui doit mettre fin au règne des hommes, est arrivé. Dieu veut faire part de son royaume à ceux qui croiront, et celui qui sera le plus saint y recevra le plus d’honneurs. Les pécheurs seront tourmentés par des supplices éternels, et des feux les dévoreront sans relâche. Quant aux justes, ils seront environnés d’une éternelle splendeur de gloire, et des délices sans fin seront leur partage. Ne cherchez donc plus, enfants des hommes, les joies fugitives de cette vie ; mais assurez-vous l’éternelle félicité de la vie à venir. La première est courte, la seconde dure toujours. »

Les peuples ne crurent pas d’abord à cet oracle, et ils dirent aussi : « Quel est celui qui est entré dans cette vie, et en est revenu pour nous certifier la vérité de ce que vous dites ? »

Le Fils de Dieu leur a répondu : « Si je vous fais voir des morts que vous-mêmes avez vu ensevelir, rendus à la vie, persévérerez-vous à ne pas croire la vérité ? Si vous ne croyez pas à mes paroles, croyez du moins à mes prodiges. »

Afin d’ôter tout prétexte au doute, il se rendait avec les peuples près des tombeaux, et il rappelait à la vie des morts ensevelis depuis trois et quatre jours, et exhalant déjà l’odeur des cadavres. Il marchait à pied sec sur les flots de la mer ; il commandait aux vents ; il apaisait les tempêtes. Aux aveugles il rendait la vue, aux muets la parole, l’ouïe aux sourds, l’usage de leurs membres aux boiteux et aux paralytiques ; il délivrait les possédés, il mettait en fuite les démons.

Mais les impies s’irritèrent de ces prodiges ; car les peuples les quittaient pour s’attacher à sa suite, et jetaient leurs vêtements sous ses pas, en criant : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »

Des hommes appelés pharisiens, jaloux de ses triomphes, le livrèrent au gouverneur Pilate, disant qu’il était un magicien et un homme couvert de crimes. Ils excitèrent une sédition tumultueuse, au milieu de laquelle ils le crucifièrent. Lui, connaissant que sa mort devait opérer le salut du monde, se laissa prendre, insulter, fouetter et mettre à mort. Il savait que sa Passion seule pouvait enchaîner le démon, et retenir dans les flammes de leurs supplices les esprits immondes.

Il fut donc chargé de chaînes, celui qui n’a point commis le péché, afin que le genre humain fût affranchi des liens du péché. Il fut maudit, celui qui est béni à jamais, afin que nous fussions arrachés à la malédiction. Il souffrit d’être le jouet des méchants, afin de nous enlever à l’illusion des démons dont nous étions le jouet nous-mêmes. Il reçut sur la tête une couronne d’épines, pour nous soustraire à la peine capitale que les épines de nos péchés avaient méritée. Il laissa porter le fiel à sa bouche, pour rétablir dans l’homme le sens du goût que le premier père avait faussé, au jour où la mort envahit le monde. Il fut abreuvé de vinaigre pour attirer en lui toute l’âcreté dont notre sang était brûlé, voulant boire lui-même le calice que nous avions mérité. Il fut dépouillé, pour couvrir d’un vêtement éclatant de blancheur la nudité produite chez nos premiers ancêtres, par leur docilité aux perfides conseils du serpent. Il fut suspendu au bois de sa Passion, pour enlever la prévarication qui était venue par le bois. Il laissa la mort approcher de lui, afin qu’elle fût renversée dans la lutte, et que celle qui avait régné par le serpent devînt la captive du Christ, ainsi que le serpent lui-même.

Enfin, lorsque les éléments contemplèrent leur créateur élevé sur la croix, un tremblement d’horreur les saisit : la terre s’ébranla, les rochers se fendirent, le soleil épouvanté s’obscurcit, et un voile lugubre couvrit le monde. Un nuage sanglant intercepta les pâles rayons de la lune, et les étoiles s’enfuirent du ciel. Gémissante comme d’un enfantement, la terre rendit les corps de plusieurs saints qui sortirent de leurs sépulcres, pour attester que le Sauveur était descendu aux enfers, qu’il avait arraché le sceptre au démon, et qu’en mourant il avait dompté la mort, désormais enchaînée et abattue sous les pieds de ceux qui croiraient en lui.

Voilà pourquoi nous nous réjouissons lorsque nous sommes maltraités pour son nom, pourquoi nous trouvons notre gloire dans les persécutions. Il en doit être ainsi, puisque nous savons que notre vie caduque et misérable fait place à cette vie éternelle que le Fils de Dieu, ressuscité d’entre les morts, a promise à ses apôtres qui l’ont vu monter au ciel. Le témoignage de trois personnes suffit pour asseoir la conviction d’un homme sage ; mais le Christ ressuscité ne s’est pas montré seulement à ses disciples qu’il avait choisis au nombre de douze, il s’est fait voir à plus de cinq cents personnes, et n’a pas voulu laisser le plus léger prétexte au doute sur un si étonnant prodige. Ses disciples, envoyés par lui pour prêcher toutes ces merveilles dans le monde entier, ont appuyé leur prédication sur les plus évidents miracles. Ils ont, en son nom, guéri toutes les maladies, mis en fuite tous les démons et rendu la vie aux morts.

Maintenant, ô Tiburce, je pense n’avoir rien omis pour satisfaire à ta demande. Vois s’il n’est pas juste de mépriser du fond de son cœur cette vie présente, et de rechercher avec ardeur et courage celle qui doit la suivre. Celui qui a la foi dans le Fils de Dieu et qui s’attache à ses commandements, ne sera pas même touché par la mort, quand il déposera ce corps périssable ; il sera reçu par les saints anges, et conduit dans l’heureuse région du paradis. Mais la mort s’unit au démon pour enchaîner les hommes par mille distractions, et préoccuper leur imprudence d’une foule de nécessités qu’elle leur suggère. Tantôt c’est un malheur à venir qui les intimide, tantôt un gain à saisir qui les captive ; c’est la beauté sensuelle qui les charme, c’est l’intempérance qui les entraîne ; enfin, par tous genres d’appâts, la mort fait en sorte que, pour leur malheur, ils ne songent qu’à la vie présente, afin que leurs âmes, à la sortie du corps, soient trouvées entièrement nues, et n’ayant sur elles que le poids de leurs péchés. Je le sens, ô Tiburce ! Je n’ai fait que toucher quelques points d’un si vaste sujet ; si tu veux m’entendre davantage, je suis prête. »

Ainsi parla la vierge. Cette sublime harangue, dans laquelle respire toute l’énergie de la foi et toute l’ardeur du zèle, nous révèle en entier l’âme de la fille chrétienne des Caecilii. À travers ces flots d’éloquence et de poésie, on suit le travail de la pensée chez la jeune vierge qui, dès ses premières années, a jugé toutes choses à la lumière du saint Evangile, s’assurant en même temps de la certitude de sa croyance et de la réalité des devoirs qu’impose la foi du Christ. On retrouve dans son langage la trace des impressions que devait déposer dès l’enfance dans l’âme des chrétiens le langage muet et expressif des peintures murales des catacombes. Ainsi préparée, Cécile devait vaincre, et son discours rapide avait renouvelé l’âme de Tiburce. Les larmes du jeune païen coulaient avec abondance, et il éclatait en sanglots. Son âme encore neuve n’avait point cette écorce impénétrable que le vice forme et entretient chez les hommes blasés par les plaisirs ou par la cupidité.

« Oh ! Si jamais, s’écria-t-il, en se jetant aux pieds de Cécile, mon cœur et ma pensée s’attachent à la vie présente, je consens à ne pas jouir de celle qui doit lui succéder. Que les insensés recueillent, s’il leur convient, les avantages du temps qui passe ; moi, qui jusqu’à cette heure ai vécu sans but, je ne veux plus qu’il en soit ainsi. »

Après cette promesse faite entre les mains de la vierge dont le cœur d’apôtre tressaillait de bonheur, Tiburce se tourna vers Valérien : « Frère chéri, lui dit-il, prends pitié de moi. Point de délai : tout retard m’effraye, et je ne puis plus supporter le poids qui m’accable. Conduis-moi tout de suite à l’homme de Dieu, je t’en supplie, afin qu’il me purifie, et me rende participant de cette vie dont le désir me consume. » »

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8 commentaires pour Jésus-Christ, Fils de Dieu

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  2. Souri7 dit :

    Merci encore Stéphane pour ce texte si vivant et simple, énumérant beaucoup de vérités. Vous extrayez des pierres précieuses de vos mines!!
    La conversion des coeurs! Le plus grand des miracles pour Dieu qui a donné à l’homme la liberté, et Sa plus grande Joie!! La Joie du Père qui attend la réponse de Ses enfants, dans le sillage de Jésus-Christ, Son Fils, et dans l’Amour infini du Saint-Esprit…
    Je rends grâce au passage pour toutes les conversions dont nous sommes témoins! Merci mon Dieu, merci Marie, merci nos Anges!

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  3. Clarifier « Amoris laetitia »
    25 avril 2016 louisjacquesfrancois Laisser un commentaire Modifier
    Clarifier pour éviter la confusion générale

    Très long commentaire de Mgr Athanasius Schneider à « Amoris laetitia », en version non corrigée (25/4/2016, mise à jour ultérieure)

    Ce texte était très attendu, étant donné la personnalité de son auteur, que ses prises de position répétées imposent de plus en plus comme l’un des leaders de la « saine tradition »: il pointe les contradictions d’Amoris Laetitia avec la doctrine de l’Eglise, tout en invitant respectueusement le Pape à apporter de manière officielle les éclaircissements indispensables pour maintenir l’unité de l’Eglise.

    Le texte en italien est publié aujourd’hui sur Corrispondenza Romana.
    Il semble que le texte en français – que je publie ici tel qu’il m’a été transmis, et qui a servi de base à la traduction en italien – soit de Mgr Schneider lui-même (merci au Professeur de Mattei et à Anna).

    Amoris Laetitia: clarifier pour éviter la confusion générale

    Nous publions un document de réflexion de Mgr Athanasius Schneider, Evêque auxiliaire de d’Archidiocèse d’Astana au Kazachstan, au sujet de l’exhortation apostolique post-synodale du pape François « Amoris Laetitia ».

    http://www.corrispondenzaromana.it

    Appel à une interprétation authentique
    de l´Exhortation Apostolique « Amoris laetitia »

    Le paradoxe des interprétations contradictoires de « Amoris laetitia »

    L´Exhortation Apostolique « Amoris laetitia« (= l´AL) récemment publiée, qui contient une grande richesse spirituelle et pastorale pour la vie dans le mariage et dans la famille chrétienne à notre époque, a causé malheureusement déjà en peu de temps des interprétations nettement contradictoires en milieu même de l´épiscopat.

    Il y a des évêques et des prêtres qui avaient publiquement et ouvertement déclaré, que l´l´AL donnerait une ouverture très claire pour la Communion aux divorcés-remariés sans leur demander de vivre en continence. En cet aspect de la pratique sacramentelle, qui selon eux serait maintenant significativement changée, consisterait le caractère vraiment révolutionnaire de l´AL. Interprétant l´AL en référence aux couples irréguliers un Président d´une Conférence épiscopal a déclarée dans un texte publié dans la web site de la même Conférence épiscopal: « Il s´agit d´une mesure de miséricorde, une aperture de cœur, raison et esprit dont il n´est pas nécessaire aucune loi, n´attendre pas aucune directive ni attendre pas des indications. On peut et doit le mettre en pratique immédiatement».

    Cet avis est davantage confirmé par des déclarations récentes du Père Antonio Spadaro S.J., le quel avait écrit après le Synode des Évêques de 2015, que le synode avait posé les « fondements » pour l´accès des divorcés-remariés à la Communion, en « ouvrant une porte », laquelle était encore fermé dans le synode antérieur de 2014. Maintenant, dit P. Spadaro dans son commentaire à l´AL, sa prédiction s´était confirmée. On dit que P. Spadaro faisait partie du groupe rédactionnel de l´AL.

    La voie à des interprétations abusives semble été indiquée par le cardinal Christoph Schönborn lui-même, qui pendant la présentation officielle de l´AL à Rome avait dit au sujet des unions irréguliers: « La grande joie que me procure ce document réside dans le fait qu’il dépasse de manière cohérente, la division artificieuse, extérieure et nette entre les «réguliers» et les «irréguliers «. Une telle affirmation suggère l´idée qu´il n´y a pas une claire différence entre un mariage valide et sacramentel et une union irrégulière, entre le péché véniel et mortel.

    D´autre coté il y a des évêques qui affirment que l´AL devait être lue à la lumière du Magistère pérenne de l´Église et que l´AL n´autorise pas la Communion aux divorcés-remariés, pas même en cas exceptionnel. En principe cette affirmation est correcte et désirable. En fait chaque texte du Magistère devait être en règle générale dans son contenu cohérant avec le Magistère précèdent, sans aucune rupture.

    Toutefois il n´est pas un secret que en divers endroits personnes divorcés-remariés, sans qu´ils vivent en continence, sont admis à la Sainte Communion. Certaines affirmations de l´AL peuvent être réalistement usées pour légitimer un abus déjà pratiqué pendant un certain temps en divers lieux et endroits de la vie de l´Église.

    Certaines affirmations de l´AL sont objectivement vulnérables à des interprétations erronées

    Notre Saint Père le pape Francois nous a invités tous à donner sa propre contribution à la réflexion et au dialogue, concernant les questions délicates autour du mariage et de la famille. « La réflexion des pasteurs et des théologiens, si elle est fidèle à l’Église, si elle est honnête, réaliste et créative, nous aidera à trouver davantage de clarté” (AL, 2 ; AL, 4).

    Analysant avec une honnêteté intellectuelle certaines affirmations de l´AL, vues dans son propre contexte, on découvre une difficulté pour une interprétation selon la doctrine traditionnelle de l´Église. Ce fait s´explique par l´absence de l´affirmation concrète et explicite de la doctrine et pratique constante de l´Église, fondée sur la Parole de Dieu, et qui été réitérée par le pape Jean Paul II et qui dit: « L’Eglise, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l’Ecriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d’y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d’amour entre le Christ et l’Eglise, telle qu’elle s’exprime et est rendue présente dans l’Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si l’on admettait ces personnes à l’Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l’Eglise concernant l’indissolubilité du mariage. La réconciliation par le sacrement de pénitence – qui ouvrirait la voie au sacrement de l’Eucharistie – ne peut être accordée qu’à ceux qui … sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction avec l’indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que … ils prennent l’engagement de vivre en complète continence, c’est-à-dire en s’abstenant des actes réservés aux époux« (Familiaris consortio, 84).

    Le pape François n´avait pas établi « une nouvelle législation générale du genre canonique, applicable à tous les cas » (AL n. 300). Cependant il déclare dans la note 336: « En ce qui concerne la discipline sacramentelle, étant donné que le discernement peut reconnaître que dans une situation particulière il n’y a pas de faute grave«. Se référant évidemment aux divorcés remariés le pape affirme dans l´AL, n. 305 : « à cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église ». Dans la note 351 le pape éclaircit son affirmation disant que « dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements«.

    Dans le même chapitre VIII de l´AL, n. 298, le Pape parle des « divorcés engagés dans une nouvelle union … avec de nouveaux enfants, avec une fidélité prouvée, un don de soi généreux, un engagement chrétien, la conscience de l’irrégularité de sa propre situation et une grande difficulté à faire marche arrière sans sentir en conscience qu’on commet de nouvelles fautes. L’Église reconnaît des situations où « l’homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs – par exemple l’éducation des enfants -, remplir l’obligation de la séparation «. Le pape cite dans la note 329 le document Gaudium et spes du Concile Vatican II dans un mode malheureusement incorrecte, parce que le concile se réfère en ce lieu seulement au mariage chrétien valide. L´application du cette affirmation aux divorcés peut provoquer l´impression qu´on assimile pas en théorie, mas en pratique, le mariage valide à une union des divorcées.

    L´admission des divorcés-remariées à la Sainte Communion et ses conséquences

    L´AL est dépourvue malheureusement des citations verbales des principes de la doctrine morale de l´Eglise dans la forme qu´ils ont été formulés dans n. 84 de l´Exhortation Apostolique Familiaris consortio et dans l´encyclique Veritatis splendor du pape Jean Paul II, notamment sur les suivants thèmes d´importance capitale: «le choix fondamental» (Veritatis splendor, nn. 67-68), «péché mortel et péché véniel « (ibid., n. 69-70), « proportionnalisme, conséquentialisme« (ibid., n. 75), «le martyre et les normes morales universelles et immuables« (ibid., nn. 91ss.). Toutefois une citation verbale de Familiaris consortio n. 84 et des certaines affirmations plus marquantes de Veritatis splendor rendraient l´AL inattaquable à des interprétations hétérodoxes. Des allusions générales aux principes moraux et à la doctrine de l´Eglise sont certainement insuffisantes dans une matière controverse qui est d´une importance délicate et capitale.

    Des représentants du clergé et même de l´épiscopat affirment déjà que selon l´esprit du chapitre VIII de l´AL il n’est pas exclu que dans un cas exceptionnel les divorcés-remariés peuvent être admis à la Sainte Communion sans être demandés vivre en continence parfaite.

    Admettant une telle interprétation de la lettre et de l´esprit de l´AL, on devrait accepter avec honnêteté intellectuelle et selon le principe de non-contradiction les suivantes conclusions logiques:

    Le sixième commandement Divin qui interdit tout acte sexuel hors d´un mariage valide, ne serait plus universellement valide admettant donc des exceptions. En notre cas : les divorcés pourraient pratiquer l´acte conjugal et en sont même encouragés afin que conserver la « fidélité » mutuelle, cf. AL, 298. Il pourrait y avoir donc une « fidélité« dans un style de vie qui est directement contraire à la volonté expresse de Dieu. Toutefois, encourager et légitimer des actes qui sont en soi et toujours contraire à la volonté de Dieu, contredirait la Révélation Divine.
    La parole Divine de Christ : « Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint« (Mt 19, 6) ne serait pas plus valide toujours et pour tous conjoints sans exception.
    Il serait possible dans un cas particulier de recevoir le sacrement de la Pénitence e la Sainte Communion avec l´intention de continuer violer directement les commandements divins : «Tu ne commettras point d’adultère« (Ex 20, 14) et «Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint« (Mt 19, 6; Gen 2, 24).
    L´observance de ces commandements et de la Parole de Dieu serait en ce cas seulement en théorie et pas en pratique, induisant par conséquence des divorcés-remariées « en se trompant soi-même« (Jacques 1, 22). On pourrait donc sans autre avoir la foi en le caractère Divin du sixième commandement et de l´indissolubilité du mariage sans les œuvres correspondantes.
    La Parole Divine de Christ : « Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère » (Mc 10, 12) n´aurait pas plus sa validité universelle, mais admettrait des exceptions.
    La violation permanente, consciente et livre du sixième commandement de Dieu et de la sacralité et de l´indissolubilité du propre mariage valide (en cas de divorcés remariés) ne serait pas plus toujours un péché grave, c´est à dire une opposition directe à la volonté de Dieu.
    Il peut y avoir de cas de violation grave, permanente, consciente et livre d´un des autres commandements de Dieu (par exemple dans le cas d´un style de vie de corruption financière), où on pourrait accorder à la personne déterminée à cause de circonstances atténuantes l`accès aux sacrements sans la demander une sincère résolution d´éviter désormais les actes de péché et le scandale.
    Le pérenne et infaillible enseignement de l´Église ne serait plus universellement valide, notamment l´enseignement lequel était confirmé par le pape Jean Paul II dans Familiaris consortio, n. 84 et par pape Benoit XVI dans Sacramentum caritatis, n. 29, selon lequel la condition pour les divorcés de recevoir les sacrements serait la continence parfaite.
    L´observance du sixième commandement de Dieu et de l´indissolubilité du mariage serait un idéal qui ne serait pas réalisable pour tous, mais en quelque sorte pour une élite.
    Les Paroles intransigeantes de Christ qui commandent les hommes d´observer les commandements de Dieu toujours et en toutes circonstances même acceptant pour ce bout des souffrances considérables, c´est à dire acceptant la Croix, ne seraient plus valides en sa vérité : «Si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne « (Mt 5, 30).

    En admettant des couples en « union irrégulière« à la Sainte Communion, leur permettant de pratiquer les actes qui sont réservés aux conjoints du mariage valide, équivaudrait à l´usurpation d´un pouvoir, qui toutefois ne compète pas à aucune autorité humaine, parce qu´il s´agirait ici d´une prétention de corriger la Parole de Dieu même.

    Danger d´une collaboration de l´Église dans la propagation du « fléau du divorce »

    Professant la doctrine de toujours de Notre Seigneur Jésus Christ, l´Église nous enseigne : «Fidèle au Seigneur, l’Église ne peut reconnaître comme Mariage l’union des divorcés remariés civilement. « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre est coupable d’adultère envers elle. Si une femme a renvoyé son mari pour en épouser un autre, elle est coupable d’adultère » (Mc 10,11-12). À leur égard, l’Église fait preuve d’une sollicitude attentive, les invitant à une vie de foi, à la prière, aux œuvres de charité et à l’éducation chrétienne de leurs enfants. Mais aussi longtemps que dure leur situation, qui est objectivement contraire à la loi de Dieu, ils ne peuvent recevoir l’absolution sacramentelle, ni accéder à la communion eucharistique, ni exercer certaines responsabilités dans l’Église« (Compendium du Catéchisme de l’Église Catholique, 349)

    Vivre dans une union maritale non valide en contredisant constamment le commandement de Dieu et la sacralité et indissolubilité du mariage, ne signifie pas vivre dans la vérité. Déclarer que la pratique délibérée, livre et habituelle des actes sexuels dans une union maritale non valide pourrait dans un cas concrète n´être plus un péché grave, n´est pas la vérité, mais un mensonge grave, et par conséquence n´apportera jamais une joie authentique dans l´amour. Permettre par conséquence à telles personnes recevoir la sainte Communion, signifiait simulation, hypocrisie et mensonge. En fait le Parole de Dieu dans la Sainte Écriture reste valide : « Qui dit: « Je le connais », alors qu’il ne garde pas ses commandements est un menteur, et la vérité n’est pas en lui. « (1 Jean 2, 4).

    Le Magistère de l´Église nous enseigne sur la validité universelle des dix commandements de Dieu: «Puisqu’ils expriment les devoirs fondamentaux de l’homme envers Dieu et envers son prochain, les dix commandements révèlent, en leur contenu primordial, des obligations graves. Ils sont foncièrement immuables et leur obligation vaut toujours et partout. Nul ne pourrait en dispenser« (Catéchisme de l´Église Catholique, 2072). Ceux qui ont affirmé, que les commandements de Dieu et notamment le commandement « tu ne commettras pas d´adultère« peuvent avoir des exceptions, et en certains cas la non-imputabilité de la faute du divorce, étaient les Pharisiens et puis les Gnostique chrétiens en deuxième et troisième siècles.

    Les suivantes affirmations du Magistère restent toujours valides parce qu´elles font partie du Magistère infaillible dans la forme du Magistère universel et ordinaire: «Les préceptes négatifs de la loi naturelle sont universellement valables : ils obligent tous et chacun, toujours et en toute circonstance. En effet, ils interdisent une action déterminée semper et pro semper, sans exception. … Il y a des comportements qui ne peuvent jamais, et dans aucune situation, être la réponse juste. … L’Eglise a toujours enseigné que l’on ne doit jamais choisir des comportements prohibés par les commandements moraux, exprimés sous forme négative par l’Ancien et le Nouveau Testament. Comme on l’a vu, Jésus lui-même redit qu’on ne peut déroger à ces interdictions : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de faux témoignage » (Mt 19, 17-18) » (S. Jean Paul II, Encyclique Veritatis splendor, 52).

    Le Magistère de l´Église nous enseigne davantage clairement : «La conscience bonne et pure est éclairée par la foi véritable. Car la charité procède en même temps » d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sans détours » (1 Tm 1, 5 ; cf. 3, 9 ; 2 Tm 1, 3 ; 1 P 3, 21 ; Ac 24, 16)« (Catéchisme de l´Église Catholique, 1794).

    Dans le cas où une personne commit des actes moraux objectivement graves en pleine conscience, en santé mentale, avec libre délibération, et avec l´intention de répéter cet acte en future, il est impossible appliquer le principe de la non-imputabilité de la faute à cause des circonstances atténuantes. L´application du principe de la non-imputabilité aux tels couples des divorcés-remariés représenterait une hypocrisie et un sophisme gnostique. Si l´Église admettrait telles personnes même dans un seul cas à la Sainte Communion, elle contredirait à ce qu´elle professe dans la doctrine, donnant elle-même un contre-témoignage publique contre l´indissolubilité du mariage et contribuant ainsi à la croissance du « fléau du divorce » (Concile Vatican II, Gaudium et spes, 47).

    Afin d´éviter une telle contradiction intolérable et scandaleuse, l´Église interprétant infailliblement la vérité Divine de la loi morale et de l´indissolubilité du mariage, a observé immuablement pendant deux mil ans la pratique d´admettre à la Sainte Communion seulement tels divorcés, qui vivent en continence parfaite et « remoto scandalo« sans aucune exception ou privilège exceptionnel.

    La première tâche pastorale qui le Seigneur a confiée à son Église, est l´enseignement, la doctrine (cf. Mt 28, 20). L´observance des commandements de Dieu est intrinsèquement connexe avec la doctrine. Pour cette raison l´Église a toujours rejetée la contradiction entre la doctrine et la vie, qualifiant une telle contradiction comme gnostique ou comme la théorie luthérienne hérétique du « simul iustus et peccator«. Entre la foi et la vie des enfants de l´Église il ne devait pas avoir une contradiction.

    Quand il s´agit de l´observance du commandement expresse de Dieu et de l´indissolubilité du mariage, on ne peut pas parler de interprétations théologiques opposées. Si Dieu a dit : «Tu ne commettrais pas l´adultère«, aucune autorité humaine pourrait dire : «en quelque cas exceptionnel ou pour un fin bon tu peux commettre l´adultère«.

    Les suivantes affirmations du pape François sont très importantes, où le Souverain Pontife parle au sujet de l´intégration des divorcés remariés à la vie de l´Église: „Ce discernement ne pourra jamais s’exonérer des exigences de vérité et de charité de l’Évangile proposées par l’Église. … Il faut garantir les conditions nécessaires d’humilité, de discrétion, d’amour de l’Église et de son enseignement. … On évite le risque qu’un discernement donné conduise à penser que l’Église entretient une double morale“ (AL, 300). Ces affirmations louables de l´AL restent toutefois sans spécifications concrètes concernant la question de l´obligation des divorcés remariés de se séparer ou au moins de vivre en continence parfaite.

    Quand il s´agit de la vie ou de la mort du corps, aucun médecin ne laisserait pas les choses en ambiguïté. Le médecin ne peut pas dire au patient : « Vous devez décider l´application de la médicine en Votre conscience en respectant les lois de la médicine«. Un tel comportement d´un médecin serait considéré sans doute irresponsable. Toutefois la vie de l´âme immortelle est plus importante, puisque de la santé de l´âme dépend son destin pour toute éternité.

    La vérité libératrice de la pénitence et du mystère de la Croix

    Affirmer que les divorcés remariés ne sont pas pécheurs publics dans l´Église, signifie simuler des faux faits. En outre, être pécheurs est la condition véritable de tous les membres de l´Église militante sur la terre. Si les divorcés-remariés disent que leurs actes volontaires et délibérées contre le sixième commandement de Dieu ne seraient pas de tous des péchés ou des péchés graves, ils se trompent eux-mêmes et la vérité n´est pas en eux, comme le dit saint Jean : « Si nous disons: « Nous n’avons pas de péché », nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, lui, fidèle et juste, pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute iniquité. Si nous disons: « Nous n’avons pas péché », nous faisons de lui un menteur, et sa parole n’est pas en nous« (1 Jean 1, 8-10).

    L´acceptation de la part des divorcés-remariés de la vérité qu´ils sont des pécheurs et même des pécheurs publics, n`enlève rien à leur espérance chrétienne. Seulement l´acceptation de la réalité et de la vérité les rends capables de prendre le chemin d´une pénitence fructueuse selon les paroles de Jésus Christ.

    Il serait très salutaire de restaurer l´esprit des premiers chrétiens et du temps des Pères de l´Église, où il y a eu une solidarité vivante avec les pécheurs publics de la part des fidèles, toutefois une solidarité selon la vérité. Une telle solidarité n´avait eu rien du discriminatoire ; au contraire il y avait eu une participation de toute l´Église dans le chemin pénitentiel des pécheurs publics au moyen des prières d´intercession, des larmes, des actes d´expiation et de charité en leur faveur.

    L´Exhortation Apostolique Familiaris consortio enseigne: « Même ceux qui se sont éloignés du commandement du Seigneur et continuent de vivre dans cet état (divorcés remariés) pourront obtenir de Dieu la grâce de la conversion et du salut, s’ils persévèrent dans la prière, la pénitence et la charité« (n. 84).

    Dans les premiers siècles les pécheurs publics sont été intégrés dans la communauté priante des fidèles et devaient implorer en genoux et aux bras levés l´intercession des leurs frères. Tertullien nous donne ce témoignage émouvant: « Le corps ne peut se réjouir, quand souffre l´un de ses membres. Il est nécessaire que tout entier il s´afflige et travaille à sa guérison. Lorsque tu tends des mains vers les genoux de tes frères, c´est le Christ que tu touches, c´est le Christ que tu implores. Pareillement, quand ils versent des larmes sur toi, c´est le Christ qui compatit” (De paenitentia, 10, 5-6). De même façon parle saint Ambroise de Milan: “L´Église entière prit sur elle le fardeau du pécheur public, en souffrant avec lui au moyen des larmes, des prières et de douleurs ” (De paenitentia 1, 81).

    Certes, les formes de la discipline pénitentielle de l´Église sont changées. Toutefois l´esprit de cette discipline doit rester dans l´Église de tout temps. De nos jours des prêtres et des évêques s´appuyant sur certaines affirmations de l´AL commencent à faire comprendre aux divorcés-remariés que leur condition ne signifiait pas l´état objectif du pécheur public. Ils les tranquillisant en déclarant que leurs actes sexuels ne constituaient pas un péché grave. Une telle attitude ne corresponde pas à la vérité. Ils privent les divorcés-remariés de la possibilité d´une conversion radicale à l´obéissance de la volonté de Dieu, laissant ces âmes dans l´illusion. Une telle attitude pastorale est très facile, est de bon marché et ne coûte rien. Il ne coûte des larmes, des prières et des œuvres d´intercession et d´expiation fraternelle en faveur des divorcés-remariés.

    Quand on admet les divorcés-remariés même en cas exceptionnel à la Sainte Communion sans leur demander de cesser de pratiquer les actes contraires au sixième commandement de Dieu, et en outre déclarant présomptueusement leurs actes de n´être pas péché grave, on choisit le chemin facile, on écarte le scandale de la croix. Une telle pastorale des divorcés-remariés est une pastorale éphémère et trompeuse. A tous qui propagent un tel chemin facile de bon marché concernant les divorcés-remariés, Jésus dirige encore aujourd´hui ces paroles : « Passe derrière moi, Satan! tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes! Alors Jésus dit à ses disciples: « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive» (Mt 16, 24-25).

    En ce qui concerne la pastorale des divorcés-remariés il faut raviver en nos jours aussi l´esprit de la suite du Christ dans la vérité de la croix et de la pénitence, qui seul apporte une joie qui reste, évitant des joies éphémères qui sont en fin de compte trompeuses. Les paroles suivantes du pape saint Grégoire le Grand se révèlent vraiment actuelles et lumineuses : « Nous ne devons pas nous habituer trop à ce notre exile terrestre, les commodités de cette vie ne doivent pas nous faire oublier notre vraie patrie afin que notre esprit ne devienne pas enfin somnolent au milieu de ces commodités. Pour cette raison, Dieu unit à ses dons ses visites ou punitions, afin que tout ce qui nous enchante dans ce monde, devienne pour nous amer et s´allume dans l´âme ce feu qui nous pousse toujours à nouveau au désir des choses célestes et nous fait progresser. Ce feu nous fait de la peine plaisamment, nous crucifie doucement et nous attriste joyeusement” (In Hez., 2, 4, 3).

    L´esprit de la discipline pénitentielle authentique de l´Église des premiers siècles est resté toujours dans l´Église dans tout le temps jusqu´à nos jours. Nous avons l´exemple touchant de la Bienheureuse Laura del Carmen Vicuna, née en 1891 en Chile. Sœur Azocar, qui avait soigné Laura, a raconté: «Je me souviens que la première fois que j’ai expliqué le sacrement du mariage, Laura s’est évanouie, sans doute parce qu’elle comprit à mes paroles que sa maman était en état de péché mortel aussi longtemps qu’elle resterait chez ce monsieur. En ce temps-là à Junin, une seule famille vivait conformément à la volonté de Dieu.» Dès lors, Laura multiplie prières et pénitences pour sa maman. Elle fait sa première communion le 2 juin 1901 avec une grande ferveur ; elle écrit les résolutions suivantes : “1. Je veux, mon Jésus, t’aimer et te servir durant toute ma vie ; pour cela je t’offre toute mon âme, tout mon cœur et tout mon être. – 2. Je préfère mourir plutôt que de t’offenser par le péché ; je veux donc m‘éloigner de tout ce qui pourrait me séparer de toi. – 3. Je promets de faire tout mon possible, même de grands sacrifices, afin que tu sois toujours plus connu et aimé, et afin de réparer les offenses que, tous les jours, t’infligent les hommes qui ne t’aiment pas, spécialement celles que tu reçois de ceux qui me sont proches. – Oh, mon Dieu, accorde-moi une vie d’amour, de mortification et de sacrifice ! » Mais sa grande joie est assombrie en voyant que sa mère, présente à la cérémonie, ne communie pas. En 1902, Laura offre sa vie pour sa mère qui cohabite avec un homme dans une union irrégulière en Argentine. Laura multiplie prières et privations pour obtenir la vraie conversion de sa mère. Quelques heures avant de mourir, elle appelle sa maman près d’elle. Celle-ci, comprenant que c’était le moment suprême, s’exclame : «Maman, je vais mourir. C’est moi qui l’ai demandé à Jésus et j’ai été exaucée. Il y a presque deux ans que je lui ai offert ma vie pour la grâce de ton retour. Maman, je n’aurai pas la joie de voir ton repentir avant que je ne meure?» Bouleversée, sa maman promet : «Demain matin, j’irai à l’église et je me confesserai». Laura cherche des yeux le prêtre présent et lui dit : «Père, ma mère en cet instant promet d’abandonner cet homme ; soyez témoin de sa promesse!» Puis elle ajoute: «Maintenant je meurs contente !» C’est avec ces mots qu’elle expire, le 22 janvier 1904 à Junin des Andes (Argentine), à 13 ans, dans les bras de sa mère, qui retrouve alors la foi et met fin à l´union irrégulière dans quelle elle vivait.

    L´exemple admirable de vie de la Bienheureuse jeune fille Laura est une démonstration à quel point un vraie catholique prend au sérieux le sixième commandement de Dieu et la sacralité et indissolubilité du mariage. Notre Seigneur Jésus Christ nous commande d´éviter même l´apparence d´une approbation d´une union irrégulière ou d´une union adultère. Ce commande divin l´Église a toujours fidèlement conservé et transmis dans sa doctrine et sa pratique sans ambigüité. Avec l´offrande de sa jeune vie la Bienheureuse Laura n´avait certainement représenté une des diverses interprétations doctrinales ou pastorales possibles. On ne donne pas sa vie pour une interprétation doctrinale ou pastorale possible, mais pour une vérité Divine immuable et universellement valide. Cette vérité a été démontrée en moyen de l´offrande de la vie d´un grand nombre de Saints, à commencer par saint Jean Baptiste jusqu´aux simples fidèles de nos jours dont le nom Dieu seul connaît.

    La nécessité d´une « veritatis laetitia »

    L`AL contient certainement et heureusement des affirmations théologiques et directrices spirituelles et pastorales de grande valeur. Toutefois, affirmer que l´AL devait être interprétée selon la doctrine et pratique traditionnelle de l´Église, reste réalistement insuffisant. Quand on découvre dans un document ecclésiastique, qui en notre cas est dépourvu de caractère définitif et infaillible, des éléments vulnérables à telles interprétations et applications, qui pourraient avoir des conséquences spirituelles dangereuses, tous membres de l´Église, et en premier lieu les évêques comme collaborateurs fraternels du Souverain Pontife dans la collégialité effective, ont le devoir de le signaler respectueusement ce fait et le demander une interprétation authentique.

    Quand il s´agit de la foi Divine, des commandements Divins et de la sacralité et indissolubilité du mariage, tous les membres de l´Église, à commencer par les simples fidèles jusqu´au plus haut représentant du Magistère doivent faire l´effort commun afin que conserver intact le trésor de la foi et son application pratique. En fait c´était le Concile Vatican II qui a enseigné : « La collectivité des fidèles, ayant l’onction qui vient du Saint (cf. 1 Jn 2, 20.27), ne peut se tromper dans la foi ; ce don particulier qu’elle possède, elle le manifeste moyennant le sens surnaturel de foi qui est celui du peuple tout entier, lorsque, « des évêques jusqu’aux derniers des fidèles laïcs » (S. Augustin, De Praed. Sanct. 14, 27), elle apporte aux vérités concernant la foi et les mœurs un consentement universel. Grâce en effet à ce sens de la foi qui est éveillé et soutenu par l’Esprit de vérité, et sous la conduite du magistère sacré, pourvu qu’il lui obéisse fidèlement, le Peuple de Dieu reçoit non plus une parole humaine, mais véritablement la Parole de Dieu (cf. 1 Th 2, 13), il s’attache indéfectiblement à la foi transmise aux saints une fois pour toutes (cf. Jude 3), il y pénètre plus profondément par un jugement droit et la met plus parfaitement en œuvre dans sa vie« (Lumen gentium, 12). Le Magistère, pour sa part, «n’est pas au-dessus de la Parole de Dieu, mais il est à son service, n’enseignant que ce qui a été transmis« (Concile Vatican II, Dei Verbum, 10).

    Il était précisément le Concile Vatican II qui a encouragé tous les fidèles et surtout les évêques de manifester sans crainte leurs préoccupations et observations en vue du bien de toute l´Église. Le servilisme et l´être politiquement correct apporte un mal pernicieux à la vie de l´Église. Le fameux évêque et théologien du Concilie de Trente, Melchior Cano O.P., a dit cette mémorable phrase : “Pierre n´a besoin de nos mensonges ou adulations. Ceux qui les yeux fermés et de manière indiscriminée défendent chaque décision du Suprême Pontife, sont ceux qui le plus sapent l´autorité du Saint Siège. Ils détruisent ses fondements en lieu de les consolider”.

    Notre Seigneur nous a enseigné sans ambiguïté expliquant en quoi consistent le vrai amour et la vraie joie de l´amour : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime « (Jean 14, 21). En donnant aux hommes le sixième commandement et l´observance de l´indissolubilité du mariage Dieu les a donnés pour tous sans exception et pas seulement pour une élite. Déjà dans l´Ancien Testament Dieu a déclaré : « Ce commandement que je te prescris aujourd’hui n’est certainement point au-dessus de tes forces et hors de ta portée « (Deutéronome 30, 11) et « Si tu le veux, tu garderas les commandements pour rester fidèle à son bon plaisir« (Ecclésiastique 15, 15). Et Jésus a dit à tous : « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels? Et Jésus répondit : Tu ne tueras point ; tu ne commettras point d’adultère « (Mt 19, 17-18). L´enseignement des Apôtres nous a transmis la même doctrine : « Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pesants« (1 Jean 5, 4).

    Il n´a pas une vie vraie, surnaturelle et éternelle sans l´observation des commandements de Dieu : « Je te prescris d’observer ses commandements. J’ai mis devant toi la vie et la mort. Choisis la vie !« (Deutéronome 30, 16.19). Il n´a pas donc une vraie vie et une vraie joie d´amour authentique sans la vérité. « L’amour consiste à vivre selon ses commandements « (2 Jean 6). La joie d´amour consiste dans la joie de la vérité. La vie authentiquement chrétienne consiste dans la vie et dans la joie de la vérité : «Apprendre que mes enfants vivent dans la vérité, rien ne m’est un plus grand sujet de joie « (3 Jean 4).

    Saint Augustin nous explique l´intime connexion entre la joie et la vérité « Je leur demande à tous s’ils ne préfèrent pas la joie de la vérité à celle du mensonge. Et ils n’hésitent pas plus ici que pour la réponse à la question du bonheur. Car la vie heureuse c’est la joie de la vérité, nous voulons tous la joie de la vérité« (Confessions, X, 23).

    Le danger d´une confusion générale en regard de l´indissolubilité du mariage

    Depuis déjà un certain temps on constate dans la vie de l´Église dans quelques endroits et lieux le fait de l´abus tacite de l´admission des divorcés-remariés à la Sainte Communion sans leur demander de vivre en continence parfaite. Les affirmations peu claires dans le chapitre VIII de l´AL ont donnés un nouveau dynamisme aux propagateurs déclarés de l´admission des divorcés-remariés à la Sainte Communion en cas singulier.

    On constate maintenant le phénomène que l´abus commence à se répandre davantage dans la pratique en se sentant en quelque sorte légitimé. En outre on constate la confusion en respect de l´interprétation spécialement des affirmations concernées du chapitre VIII de l´AL. La confusion est arrivée à son comble en ce que tout le monde, tant les partisans de l´admission des divorcés-remariés à la Sainte Communion que leurs opposants déclarent : «La doctrine de l´Église en cette matière n´a pas été changée«.

    Tenant dûment compte de différences historiques et doctrinales, notre situation montre quelques semblances et analogies avec la situation de la confusion générale de la crise arienne dans le 4-ième siècle. À l´époque la foi apostolique et traditionnelle dans la vraie divinité du Fils de Dieu a été garantie en moyen de l´expression « consubstantiel« (« homoousios«), dogmatiquement proclamée par le Magistère universel du Concile de Nicée I. La profonde crise de la foi avec la confusion presque universelle a été provoquée principalement par le refus ou l´esquive d´user et professer la parole « consubstantiel« (« homoousios«). Au lieu de cela on a commencé au milieu du clergé et principalement de l´épiscopat de proposer des expressions alternatives qui en fin de compte étaient ambiguës et imprécises comme p.ex. « semblable dans la substance« (« homoiousios« ) ou simplement « semblable« (« homoios »). La formule « homoousios« du Magistère universelle de ce temps exprimait la pleine et vraie divinité du VERBE d´une façon tellement précise de ne laisser plus aucune espace à une interprétation équivoque.

    Dans les années 357 – 360 presque l´entier épiscopat était devenue arien o semi-arien à cause des faits suivants : en 357 le pape Libère a signé une des formules ambiguës de Sirmium, dans les quelles était écarte l´expression « homoousios«, en outre le pape a excommunié scandaleusement saint Athanase. Saint Hilaire de Poitiers était l`unique évêque qu´avait fait des graves répréhensions au pape Libère à cause de tels actes ambiguës. En 359 les synodes parallèles de l´épiscopat occidental en Rimini et celui de l´épiscopat oriental en Seuleukia avaient accepté des formules pleinement ariennes, qui étaient encore pire que la formule ambiguë signé par le pape Libère. Décrivant cette situation confuse de cette époque saint Jérôme avait formulé: «Tout le monde fut surpris de se voir devenu arien« («Imgemuit totus orbis, et arianum se esse miratus est« : Adv. Lucif., 19).

    On peut dire que á notre époque si a déjà commencé à établir une confusion en regard de la discipline sacramentelle pour les divorcés-remariés. Existe donc un fondement réel que la confusion peut atteindre une ampleur vraiment vaste, si on évite de proposer et proclamer la suivante formule du Magistère universelle et infaillible : « La réconciliation par le sacrement de pénitence – qui ouvrirait la voie au sacrement de l’Eucharistie – ne peut être accordée qu’à ceux qui prennent l’engagement de vivre en complète continence, c’est-à-dire en s’abstenant des actes réservés aux époux« (S. Jean Paul II, Familiaris consortio, 84). Cette formule est malheureusement et incompréhensiblement absente dans l´AL. L`AL contient cependant inexplicablement la suivante affirmation: « Dans ces situations (des divorcés-remariés), connaissant et acceptant la possibilité de cohabiter ‘‘comme frère et sœur’’ que l’Église leur offre, beaucoup soulignent que s’il manque certaines manifestations d’intimité « la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis« (AL, 298, n. 329). Une telle affirmation laisse l´impression d´une contradiction avec l´enseignement pérenne du Magistère universel, tel comme il a été formulé dans le lieu cité de la Familiaris consortio 84.

    Il est urgent que le Siège Apostolique confirme et proclame de nouveau peut-être sous la forme d´une interprétation authentique de l´AL la formule citée de Familiaris consortio 84. Cette formule peut être considérée dans une certaine mesure l´ »homoousios » de nos jours. L´absence d´une telle confirmation officielle et explicite de la formule de Familiaris consortio 84 de la part du Siège Apostolique pourrait contribuer à une majeure confusion dans la discipline sacramentelle avec ses répercussions graduelles et inévitables dans le domaine doctrinale. De cette manière serait crée une situation à laquelle on pourra appliquer en futur la suivante constatation: « Tout le monde fut surpris de se voir accepté en pratique le divorce« («Ingemuit totus orbis, et divortium in praxi se accepisse miratus est«).

    Une confusion dans la discipline sacramentelle en regard des divorcés-remariés avec ses répercussions inévitablement doctrinales contredirait la nature de l´Église Catholique, telle comme elle étaient décrite par saint Irénée dans le deuxième siècle: «L’Église, ayant reçu cette prédication et cette foi, bien que dispersée dans le monde entier, les garde avec soin, comme n’habitant qu’une seule maison, elle y croit d’une manière identique, comme n’ayant qu’une seule âme et qu’un même cœur, et elle les prêche, les enseigne et les transmet d’une voix unanime, comme ne possédant qu’une seule bouche » (Adversus haereses, I, 10 , 2).

    Le Siège de Pierre, c´est à dire le Souverain Pontife est le garant de l´unité de la foi et de la discipline sacramentelle apostolique. Tenant compte de la confusion dans la pratique sacramentelle en regard des divorcés-remariés et de l´interprétation de l´AL au milieu des prêtres et des évêques, on peut considérer légitime un appel au notre cher pape François, le Vicaire du Christ et « le doux Christ en terre« (sainte Catherine de Sienne), afin qu´il ordonne la publication d´une interprétation authentique de l´AL, laquelle devrait contenir nécessairement la proclamation explicite du principe disciplinaire du Magistère universel et infaillible en regard de l´admission des divorcés-remariés aux sacrements, tel comme il a été formulé dans Familiaris consortio 84.

    Dans la grande confusion arienne du 4-ième siècle saint Basile le Grand avait fait un appel urgent au pape de Rome d´exercer par sa parole une direction claire afin qu´il y aurait enfin unité dans la pensée de la foi et de la charité (cf. Ep. 70).

    Une interprétation authentique de l´AL de la part du Siège Apostolique apportera pour toute l´Église une clarté dans la joie («claritatis laetitia«). Une telle clarté garantira un amour dans la joie («amoris laetitia«), un amour et une joie qui ne seraient pas « selon la pensée des hommes, mais selon la pensée de Dieu » (Mt 16, 24). Et c’est cela qui compte pour la joie, la vie et le salut éternel des divorcés-remariés et de tous les hommes.

    + Athanasius Schneider, Évêque auxiliaire
    de l´archidiocèse de Sainte Marie en Astana, Kazakhstan

    En espérant que le pape François approuve cette déclaration et qu’il comprenne que nous sommes au bord du schisme.

    Que DIEU vous bénisse et vous garde dans Sa Paix et Sa Joie!

    Merci!

    JFL

    J’aime

  4. De la Résurrection 1
    29 avril 2016

    Bonjour,

    En ce temps où sort sur les écrans le film: « La Résurrection du Christ » Je voudrais ajouter une petite pierre à l’édifice.

    Je vais pendant quelques temps vous transcrire le livre: DE LA RÉSURRECTION.

    Si vous êtes intéresser, je suis disposé à vous le faire parvenir.

    ___

    Réveillons-nous

    Le temps se fait court

    Le Rédempteur frappe à la porte

    Ouvrons-Lui notre cœur sans crainte

    Il le remplira de Sa présence

    Et nous serons avec Lui

    Pour l’Éternité.

    ___

    « Saint, Saint, Saint est le Seigneur DIEU, le TOUT-PUISSANT, Celui qui était – qui est –

    et qui VIENT ».

    Apocalypse

    ___

    Préambule

    Ne jouons, ne jouons pas à nous faire peur.

    Peur de quoi d’ailleurs ?

    Il faut que cela arrive !

    Quand ?

    DIEU seul le sait.

    ___

    Si nous regardons sereinement l’état du monde où nous vivons actuellement, il n’y a pas besoin d’être prophète pour voir et sentir que quelque chose d’important va bientôt se produire.
    Ceux qui lisent régulièrement les Écritures le savent bien.

    Nous n’avons pas su garder l’héritage de la chrétienté en état de vie harmonieuse.

    Nous n’avons qu’à nous en prendre à nous-mêmes et non à accuser les ‘autres’.

    Si nous lisions, attentivement, ce qui est écrit dans l’Évangile selon saint Matthieu, et que nous le mettions en parallèle avec notre monde d’aujourd’hui, nous verrions clairement qu’il y a une similitude lumineuse et même aveuglante.

    Nous lisons donc dans l’Évangile selon saint Matthieu, au chapitre XXIV, à partir du verset 5 :

    Prenez garde que personne ne vous égare ! Car il en viendra beaucoup sous mon Nom, qui diront : Je suis le CHRIST, et ils égareront bien des gens.
    Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres. Ayez soin de ne pas vous alarmer, car il faut que cela arrive ; mais ce ne sera pas encore la fin.
    On se dressera en effet nation contre nation, royaume contre royaume. Il y aura ça et là des famines et des tremblements de terre.
    Tout cela sera le commencement des douleurs.
    Alors on vous livrera aux tourments, on vous fera mourir, et vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon Nom.
    Et alors beaucoup succomberont ; on se livrera mutuellement, on se haïra mutuellement.
    Il surgira une foule de faux prophètes, qui égareront bien des gens et, l’iniquité se multipliant, la charité du grand nombre se refroidira.
    Mais celui qui tiendra jusqu’au bout, celui-là sera sauvé.
    Et cet Évangile du Royaume sera proclamé par toute la terre, en témoignage pour les nations. Et alors viendra la fin…
    Quand donc vous verrez l’effroyable Abomination dont a parlé le prophète Daniel, installée dans le Lieu saint, – lecteur, prends-y garde ! – alors, que ceux qui seront en Judée s’enfuient dans les montagnes, que celui qui sera sur la terrasse ne descende pas pour prendre ce qui est chez lui, et que celui qui sera au champ ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau.
    Malheur à celles qui seront enceintes ou allaiteront en ces jours-là !
    Priez pour que vous n’ayez pas à fuir l’hiver ou un sabbat.
    Il y aura en effet une grande tribulation, telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant, et telle qu’il n’y en aura plus jamais.
    Et si ces jours n’avaient été abrégés, aucune créature n’échapperait ; mais à cause des élus, ces jours seront abrégés.
    Alors si l’on vous dit : Voici le CHRIST ! ou bien : Le voilà ! n’en croyez rien. Car il surgira de faux Christs et de faux prophètes, qui opéreront de grands signes et prodiges, capables d’égarer, s’il était possible, les élus eux-mêmes.
    Vous voilà prévenus !
    Si donc on vous dit : Le voici dans le désert ! n’y allez pas ; Le voici dans les pièces retirées ! n’en croyez rien.
    Comme l’éclair en effet part de l’orient et brille jusqu’à l’occident, ainsi en sera-t-il de l’Avènement du Fils de l’homme.
    Où que soit le cadavre, là se rassembleront les vautours.
    Aussitôt après ces jours de tribulation, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté, les astres tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées.
    Et alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme, alors se lamenteront toutes les tribus de la terre, et l’on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire.
    Il enverra ses anges au son de la grande trompette, et ils rassembleront ses élus des quatre points de l’horizon, d’une extrémité des cieux à l’autre.
    Comprenez cette comparaison tirée du figuier. Dès que son bois devient tendre et qu’il pousse des feuilles, vous vous rendez compte que l’été est proche.
    Et vous de même : quand vous verrez tout cela, rendez-vous compte que l’événement est proche, à vos portes.
    En vérité Je vous le dis ! cette génération ne passera pas que tout cela n’arrive.
    Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.
    Quant à ce Jour et à cette Heure, nul n’en sait rien, pas même les anges des cieux, pas même le Fils ; il n’y a que le Père seul.
    Tels furent les jours de Noé, tel sera l’Avènement du Fils de l’homme.
    En ces jours d’avant le déluge, les gens mangeaient et buvaient, prenaient femme ou mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et ils ne se rendirent compte de rien jusqu’à ce que vint le déluge, qui les emporta tous : ainsi en sera-t-il aussi de l’Avènement du Fils de l’homme.
    Alors il y en aura deux dans un champ ; l’un sera pris, l’autre laissé ; il y en aura deux en train de moudre à une meule ; l’une sera prise, l’autre laissée.
    Veillez donc ; car vous ne savez pas quel jour votre Maître doit venir.
    Comprenez-le bien ; si le maître de maison avait su à quelle veille de la nuit le voleur devait venir, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer les murs de sa maison.
    Tenez-vous donc prêts, vous aussi ; car c’est à l’heure que vous ne pensez pas que viendra le Fils de l’homme.
    Quel est donc le serviteur fidèle et avisé que le maître a établi sur ses domestiques pour leur donner la nourriture en temps voulu ?
    Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera ainsi occupé !
    En vérité Je vous le dis ! il l’établira sur tous ses biens.
    Mais si c’est un mauvais serviteur qui se dit en lui-même : Mon maître tarde, et qui se met à battre les autres serviteurs, mange et boit avec les ivrognes, le maître de ce serviteur viendra au jour qu’il n’attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas.
    Il le mettra en pièces et lui assignera son lot parmi les hypocrites ; là seront les pleurs et les grincements de dents.

    Ces paroles, sont les paroles mêmes, que prononça Notre Seigneur JESUS-CHRIST, en Terre Sainte, peu de temps avant son retour auprès du Père Céleste.

    Que DIEU vous fasse la grâce de pouvoir les méditer en profondeur et en vérité. Ces paroles contiennent la clé des évènements qui ne manqueront pas de se produire. Le verrai-je avant de faire le passage ? DIEU Seul le sait ! Mais la sagesse nous commande de nous tenir près pour ce Jour glorieux, où les cieux et la terre embrasés entreront pour le jugement, dans l’éternité de DIEU.

    ___

    Voila le programme : – Êtes-vous prêt?

    Nous vivons des temps que nous ne reverrons pas. Nous sommes à un tournant de l’histoire de l’humanité qui est unique.

    Vous avez la chance de vivre ces temps qui ont été préparés de toute Éternité.et c’est maintenant qu’ils s’accomplissent. Remerciez-en le Créateur!

    Que DIEU vous bénisse et vous garde dans Sa Paix et Sa Joie!

    Merci!

    JFL

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  5. De la Résurrection (2)
    30 avril 2016 louisjacquesfrancois

    Bonjour,

    Nous chrétiens n’avons qu’un SEUL Seigneur et Maître: Notre Seigneur JESUS-CHRIST, le Fils unique du Père céleste. Le SEUL et le premier Ressuscité d’entre les morts!
    Alors quand des messieurs du type du monsieur qui ce fait appeler père Olivier GAIGNET de la paroisse de Monfort sur Sèvre, ose dire: « Je suis chrétien et hindou et musulman et juif ». C’est une phrase fondamentale pour moi. Elle me suit depuis 50 ANS. »

    Il y a de quoi s’arracher les cheveux.

    Si encore cela ne le concerné, que lui seul, l’on pourrait le plaindre et prier pour lui, mais ce qui est le plus malheureux et le plus grave, c’est qu’il a charge d’âmes et que ces âmes, si elles ne se repentent pas de cette apostasie, vont droit en enfer.

    Enfin, l’indou qui vénère l’homme, croit-il en la Résurrection de Notre Seigneur JESUS-CHRIST?

    Le musulman, qui lui ne se gène pas pour dire, que nous chrétiens, sommes des polythéismes, croit-il en la Divinité du Rédempteur comme Fils unique de DIEU et en la Résurrection de Notre Seigneur JESUS-CHRIST?

    Le juif qui a fait crucifier Notre Seigneur JESUS-CHRIST croit-il en Sa Résurrection?

    Je ne comprends pas que son post soit toujours actif, depuis 4 jours maintenant, sur le site Perepiscopus. Malgré les réactions saines de la plupart des commentateurs, l’on ne doit pas propager l’hérésie au sein même de L’église catholique. Que font les évêques? Que fait le Pape?

    Regardons maintenant ce que dit l’Évangile à propos de Notre Seigneur JESUS-CHRIST:

    AU COMMENCEMENT

    Au commencement était la Parole, et la Parole était avec DIEU, et la Parole était DIEU.
    Elle était au commencement avec DIEU.
    Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.
    En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes.
    La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.
    Il y eut un homme envoyé de DIEU : Son nom était Jean.
    Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui.
    Il n’était pas la lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la lumière.
    Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme.
    Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue.
    Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue.
    Mais à tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son Nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de DIEU, lesquels sont nés,
    non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de DIEU.
    Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique, JESUS-CHRIST, venu du Père.
    Jean lui a rendu témoignage, et s’est écrié : C’est celui dont j’ai dit : Celui qui vient après moi m’a précédé, car il était avant moi.
    Et nous avons tous reçu de Sa plénitude, et grâce pour grâce;
    car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par JESUS-CHRIST.
    Nul n’a jamais vu DIEU ; un DIEU, Fils unique JESUS-CHRIST qui est dans le sein du Père, lui, L’a révélé.
    Voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites, pour lui demander : Toi, qui es-tu?
    Il déclara, et ne le nia point, il déclara qu’il n’était pas le Christ.
    Et ils lui demandèrent : Quoi donc? Es-tu Élie? Et il dit : Je ne le suis point. Es-tu le prophète? Et il répondit : Non.
    Ils lui dirent alors : Qui es-tu? Afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu de toi-même?
    Moi, dit-il, je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit Ésaïe, le prophète.
    Ceux qui avaient été envoyés étaient des pharisiens.
    Ils lui firent encore cette question : Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es pas le Christ, ni Élie, ni le prophète?
    Jean leur répondit : Moi, je baptise d’eau, mais au milieu de vous il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas, qui vient après moi;
    je ne suis pas digne de délier la courroie de ses souliers.
    Ces choses se passèrent à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait.
    Le lendemain, il vit JESUS-CHRIST venant à lui, et il dit : Voici l’Agneau de DIEU, qui ôte le péché du monde.
    C’est celui dont j’ai dit : Après moi vient un homme qui m’a précédé, car il était avant moi.
    Je ne le connaissais pas, mais c’est afin qu’il fût manifesté à Israël que je suis venu baptiser d’eau.
    Jean rendit ce témoignage : J’ai vu l’ESPRIT-SAINT descendre du ciel comme une colombe et s’arrêter sur Lui.
    Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là m’a dit : Celui sur qui tu verras l’ESPRIT-SAINT descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise du SAINT-ESPRIT.
    Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de DIEU.
    Le lendemain, Jean était encore là, avec deux de ses disciples;
    et, ayant regardé JESUS-CHRIST qui passait, il dit : Voilà l’Agneau de DIEU.
    Les deux disciples l’entendirent prononcer ces paroles, et ils suivirent JESUS-CHRIST.
    JESUS-CHRIST se retourna, et voyant qu’ils le suivaient, il leur dit : Que cherchez-vous? Ils lui répondirent : Rabbi (ce qui signifie Maître), où demeures-tu?
    Venez, leur dit-il, et voyez. Ils allèrent, et ils virent où Il demeurait; et ils restèrent auprès de Lui ce jour-là. C’était environ la dixième heure.
    André, frère de Simon Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi JESUS-CHRIST.
    Ce fut lui qui rencontra le premier son frère Simon, et il lui dit : Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie Christ.)
    Et il le conduisit vers JESUS-CHRIST. JESUS-CHRIST, l’ayant regardé, dit : Tu es Simon, fils de Jonas; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre.)
    Le lendemain, JESUS-CHRIST voulut se rendre en Galilée, et il rencontra Philippe. Il lui dit : Suis-moi.
    Philippe était de Bethsaïda, de la ville d’André et de Pierre.
    Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit : Nous avons trouvé celui de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé, JESUS-CHRIST de Nazareth, fils de Joseph.
    Nathanaël lui dit : Peut-il venir de Nazareth quelque chose de bon? Philippe lui répondit : Viens, et vois.
    JESUS-CHRIST, voyant venir à lui Nathanaël, dit de lui : Voici vraiment un Israélite, dans lequel il n’y a point de fraude.
    D’où me connais-tu? lui dit Nathanaël. JESUS-CHRIST lui répondit : Avant que Philippe t’appelât, quand tu étais sous le figuier, Je t’ai vu.
    Nathanaël répondit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de DIEU, tu es le roi d’Israël.
    JESUS-CHRIST lui répondit : Parce que Je t’ai dit que Je t’ai vu sous le figuier, tu crois; tu verras de plus grandes choses que celles-ci.
    Et Il lui dit : En vérité, en vérité, Je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de DIEU monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme.

    Ce passage est tiré du début de l’Évangile selon saint Jean.

    _______

    Que DIEU vous bénisse et vous garde dans Sa Paix et Sa Joie!

    Merci!

    JFL

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  7. Fatima : 100 ans!
    1 mai 2016 louisjacquesfrancois
    Bonjour,

    En ces temps où la prière est tombée en désuétude, nous ferrions bien de nous remémorer ce que l’Ange du Seigneur enseigna aux enfants de Fatima!: – Priez!

    Nous fêterons l’anniversaire des 100 ans de l’apparition de Fatima, l’an prochain, puisque c’est l’an prochain, que, de nouveau, une manifestation divine se renouvela aux mêmes enfants de Fatima. Mais n’oublions pas que c’est le même message, mais cette fois ce fût la messagère par excellence: La Vierge Marie, mère de Notre Seigneur JESUS-CHRIST qui fut choisie pour annoncer le message.

    Alors regardons concrètement ce que l’Ange avait à dire:
    À L’ÉCOLE DE L’ANGE :
    LES TROIS APPARITIONS DE 1916

    Lucie venait d’avoir neuf ans, François à peine huit et Jacinthe n’avait alors que six ans. «  Il arriva donc, raconte Lucie avec sa simplicité ordinaire, que nous allâmes, un jour, avec les brebis dans un terrain qui appartenait à mes parents, et qui se trouve au bas du Cabeço, du côté du levant. Ce terrain s’appelle “ Chousa Velha ”. Là, au milieu de la matinée, commença à tomber une pluie fine, qui ne mouillait guère plus que de la rosée. Nous montâmes la pente de la colline, suivis par nos brebis, à la recherche d’un rocher pour nous abriter.

    «  Ce fut alors que, pour la première fois, nous entrâmes dans cette grotte bénie. Elle se trouve au milieu d’une oliveraie qui appartient à mon parrain Anastase. On voit, de loin, le petit hameau où je suis née, la maison de mes parents et les autres hameaux de Casa Velha et de Eira da Pedra. Nous avons passé la journée à cet endroit, bien que la pluie eût cessé et que le soleil se fût montré de nouveau, brillant et clair. Nous prîmes notre repas et nous nous mîmes à réciter le chapelet, et je ne sais pas s’il n’a pas été l’un de ces chapelets que, dans notre empressement à jouer, nous récitions souvent en faisant passer les grains et disant seulement “ Je vous salue Marie ” et “ Notre Père ”. La prière terminée, nous commençâmes à jouer aux cailloux.  »
    1. PRINTEMPS 1916  : «  Priez avec moi  !  »

    Apparition de l’Ange à Fatima

    «  Nous étions en train de jouer depuis quelque temps, lorsqu’un vent violent secoua les arbres, et nous fit lever la tête pour voir ce qui arrivait, car le temps était serein. Nous aperçûmes alors, à une certaine distance, au-dessus des arbres qui s’étendaient du côté du levant, une lumière plus blanche que la neige, qui avait la forme d’un jeune homme de quatorze ou quinze ans. Elle était transparente, plus brillante qu’un cristal traversé par les rayons du soleil, et d’une grande beauté. À mesure que cette apparition approchait, nous distinguions mieux ses traits. Nous étions tout surpris, impressionnés, et nous ne disions mot.

    «  En arrivant près de nous, cet être mystérieux nous dit  :

    –Ne craignez pas  ! Je suis l’Ange de la Paix. Priez avec moi  !

    «  Il s’agenouilla à terre, et courba le front jusqu’au sol. Poussés par un mouvement surnaturel, nous l’imitâmes, et nous répétâmes les paroles
    que nous lui entendions prononcer  :

    «  Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime  ! Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas, qui ne vous aiment pas  !

    «  Après avoir répété trois fois cette prière, il se releva et nous dit  :

    –Priez ainsi  ! Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications.

    «  Et il disparut.

    «  L’atmosphère surnaturelle qui nous enveloppait était si intense que nous n’avions presque plus conscience de notre propre existence. Pendant longtemps nous demeurâmes dans la position où il nous avait laissés, répétant sans cesse la même prière. Ensuite, le sentiment de la présence de Dieu demeura si intense que nous n’osions pas parler, même entre nous. Le jour suivant, notre esprit était encore pénétré de cette atmosphère surnaturelle, qui ne disparut que très lentement.

    «  Aucun de nous n’eut l’idée de parler de cette apparition, ni d’en recommander le secret aux autres. Elle l’imposait par elle-même. Elle était si intime, qu’il n’était pas facile de l’exprimer par des paroles. Elle nous fit peut-être plus d’impression parce que c’était la première.

    «  Pendant l’apparition de l’Ange, François se prosterna, comme sa sœur et moi-même, mû par la force surnaturelle qui nous y poussait tous trois  ; mais la prière, il l’apprit en nous entendant la répéter, car il disait n’avoir rien entendu des paroles de l’Ange.

    «  Lorsque dans la suite, nous nous prosternions pour dire cette prière, c’était lui le premier qui se fatiguait de cette position, mais il restait à genoux ou assis, priant ainsi jusqu’à ce que nous terminions. Après, il disait  :

    – Je ne suis pas capable de rester dans cette position aussi longtemps que vous. J’ai si mal au dos que je n’en peux plus.  »

    Ainsi, en quelques instants, un bel Ange descendu du Ciel venait ouvrir toute grande l’âme de trois petits bergers, aux réalités surnaturelles. La présence de cet être céleste, mystérieux, mais paisible, bienfaisant, déjà si attirant par sa beauté et sa simplicité, transfigura définitivement, aux yeux des enfants, le Cabeço. Dès lors, ce lieu leur rappela sans cesse, jusque dans les moindres détails, la visite de l’Ange.

    Mais leur âme, surtout, fut à jamais impressionnée par le rayonnement intense et intime de cet être de lumière. Nos pastoureaux n’avaient fait que le contempler, l’écouter, l’imiter, subjugués par le doux attrait qui émanait de lui. Combien de temps dura cette apparition angélique  ? Quelques minutes tout au plus… Cependant, elle opéra dans l’âme de nos jeunes amis une transformation radicale qu’ils ne pouvaient s’expliquer, quoiqu’ils la ressentissent confusément.

    Après son départ, l’Ange laissait à ses confidents une très riche prière et des grâces intimes  : «  La paix et la joie que nous éprouvions, dit Lucie, étaient grandes, mais seulement intérieures  ; notre âme était complètement concentrée en Dieu. L’abattement physique qui nous prostrait était grand aussi.  »

    Toutefois, au bout de quelques jours, les enfants retrouvèrent leur état naturel. Amusements, chansons, danses reprirent comme auparavant. Seul, le désir de s’éloigner des autres bergers persistait, ou plutôt, augmentait. C’était le Ciel qui conservait ainsi dans l’âme des pastoureaux le parfum de la visite de l’Ange et les préparait à le revoir bientôt.
    2. ÉTÉ 1916  : «  Offrez sans cesse au Très-Haut des prières et des sacrifices  !  »

    L’été arriva, avec sa chaleur brûlante, qui desséchait la campagne. Aussi faisait-on sortir les brebis dès le petit jour pour les faire profiter des heures fraîches et de l’herbe encore humide de rosée. Mais quand la canicule leur ôtait l’appétit, on les reconduisait à la bergerie, pour les faire sortir de nouveau seulement aux approches de la nuit. Lucie, François et Jacinthe employaient les heures les plus accablantes à se reposer et à jouer à l’ombre accueillante des figuiers ou bien, quand l’air devenait moins étouffant, sous le feuillage découpé des oliviers et des pruniers qui entouraient le puits.

    Ce fut là, en ce lieu appelé l’Arneiro, qu’un jour, à l’heure de la sieste, le céleste Messager se montra pour la deuxième fois aux enfants qui étaient en train de jouer sur le puits.

    Ange du Portugal

    «  Soudain, raconte Lucie, nous vîmes le même Ange près de nous.

    –Que faites-vous  ? nous dit-il.Priez, priez beaucoup  ! Les Saints Cœurs de Jésus et de Marie ont sur vous des desseins de miséricorde. Offrez sans cesse au Très-Haut des prières et des sacrifices.

    –Comment devons-nous nous sacrifier  ? demandai-je.

    – De tout ce que vous pourrez, offrez à Dieu un sacrifice, en acte de réparation pour les péchés par lesquels Il est offensé, et de supplication pour la conversion des pécheurs. De cette manière, vous attirerez la paix sur votre patrie. Je suis son Ange gardien, l’Ange du Portugal. Surtout, acceptez et supportez avec soumission les souffrances que le Seigneur vous enverra.  »

    De même qu’au cours de l’apparition précédente, François n’avait rien entendu. Aussi, quelques instants après, il interrogea Lucie  :

    «  Tu as parlé avec l’Ange, qu’est-ce qu’il t’a dit  ?

    – Tu ne l’as pas entendu  ?

    – Non, j’ai vu qu’il te parlait et j’ai entendu ce que tu lui as répondu, mais je ne sais pas ce qu’il t’a dit.  »

    Lucie, encore toute pénétrée de l’atmosphère surnaturelle dans laquelle l’Ange les laissait, le pria d’attendre ou de questionner Jacinthe.

    «  Jacinthe, raconte-moi, toi, ce que l’Ange a dit  », insista François sans plus tarder.

    Mais Jacinthe n’avait pas davantage la force de prononcer un seul mot sur cet événement singulier.

    «  Je te le dirai demain. Aujourd’hui, je ne peux pas parler.  »

    Le lendemain, lorsque François arriva près de Lucie, il lui demanda  :

    «  As-tu dormi cette nuit  ? Moi, j’ai sans cesse pensé à l’Ange et à ce qu’il a pu dire.

    «  Je lui racontai alors ce que l’Ange avait dit au cours des deux apparitions, poursuit Lucie. Mais il ne paraissait pas comprendre la signification des paroles de l’Ange et s’étonna  :

    – Qui est le Très-Haut  ? Que veut dire  :Les Cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications  ?

    «  Lorsqu’il obtenait la réponse, il demeurait pensif et posait aussitôt une autre question. Mais mon esprit n’était pas encore bien libre à ce moment et je lui dis d’attendre le lendemain, parce que je ne pouvais pas encore facilement parler. Il se résigna d’abord quelque temps à attendre. Mais à la première occasion, il me posa de nouvelles questions, ce qui fit dire à Jacinthe  :

    – Écoute, ne parle pas trop de ces choses  !

    «  Lorsque nous parlions de l’Ange, je ne sais ce que nous éprouvions. Jacinthe me disait  :

    – Je ne sais pas ce qui m’arrive, je ne peux ni parler, ni jouer, ni chanter, et je n’ai de force pour rien  !

    – Moi non plus, répondait François. Mais qu’importe  ! L’Ange est plus beau que tout cela. Pensons à lui  !  »

    «  Priez, priez beaucoup  ! Offrez sans cesse au Très-Haut des prières et des sacrifices  !  » Ces mots, que les deux petites avaient entendus de la bouche de l’Ange, et qu’elles avaient répétés à François, s’étaient profondément gravés dans leur esprit.

    «  Ces paroles, nous dit Lucie, étaient comme une lumière qui nous faisait comprendre qui est Dieu, combien Il nous aime et veut être aimé de nous, la valeur du sacrifice et combien celui-ci Lui est agréable, comment, par égard pour lui, Dieu convertit les pécheurs. C’est pourquoi, dès ce moment, nous avons commencé à offrir au Seigneur tout ce qui nous mortifiait, mais sans chercher à nous imposer d’autres mortifications ou pénitences, à l’exception des heures que nous passions, prosternés jusqu’au sol, à répéter la prière que l’Ange nous avait apprise. Nous restions longtemps prosternés, répétant cette prière parfois jusqu’à tomber de fatigue.  »
    3. AUTOMNE 1916  : «  Consolez votre Dieu  !  »

    L’ange de l’Eucharistie

    L’automne approchait. Les vendanges furent vite faites dans cette région où les vignes étaient rares. Le soleil était moins ardent et les enfants passaient de nouveau toute la journée avec les brebis. Alors, l’Ange revint vers eux. Pour la dernière fois.

    «  La troisième apparition a dû avoir lieu en octobre, ou fin septembre, parce que nous n’allions déjà plus passer les heures de sieste à la maison, raconte Lucie.

    «  Après avoir pris notre repas, nous nous mîmes d’accord pour aller prier à la grotte qui est située de l’autre côté de la colline. Il nous fallut donc contourner la pente de cette colline et escalader quelques rochers qui se trouvent en haut de la “ Pregueira ”. Les brebis réussirent à passer, non sans difficulté. Dès que nous fûmes arrivés, nous agenouillant, le visage contre terre, nous nous sommes mis à réciter la prière de l’Ange  : “ Mon Dieu, je crois, j’adore, j’espère et je vous aime ”, etc.

    «  Je ne sais combien de fois nous avions répété cette prière lorsque nous vîmes briller au-dessus de nous une lumière inconnue. Nous nous sommes relevés pour voir ce qui se passait et nous avons revu l’Ange qui tenait dans sa main gauche un calice sur lequel était suspendue une Hostie de laquelle tombaient quelques gouttes de Sang dans le calice.

    Adoration de l’Ange de l’Eucharistie

    «  Laissant le Calice et l’Hostie suspendus en l’air, il se prosterna près de nous jusqu’à terre et répéta trois fois cette prière  :

    «  Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, je vous adore profondément, et je vous offre le très précieux Corps, Sang, Âme et Divinité de Jésus-Christ, présent dans tous les tabernacles de la terre, en réparation des outrages, sacrilèges et indifférences par lesquels Il est lui-même offensé. Par les mérites infinis de son très Saint Cœur et du Cœur Immaculé de Marie, je vous demande la conversion des pauvres pécheurs.

    «  Puis, se relevant, il prit de nouveau dans ses mains le Calice et l’Hostie. Il me donna la Sainte Hostie et partagea le Sang du calice entre François et Jacinthe en disant en même temps  :

    L’Ange de l’Eucharistie donne la communion aux voyants de Fatima

    –Mangez et buvez le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats. Réparez leurs crimes et consolez votre Dieu.

    «  Il se prosterna de nouveau jusqu’à terre et répéta avec nous encore trois fois la même prière  : “ Très Sainte Trinité… ”, etc., puis il disparut.

    «  Poussés par la force du surnaturel qui nous enveloppait, nous avons imité l’Ange en tout, c’est-à-dire que nous nous sommes prosternés comme lui et avons répété les prières qu’il disait… Nous sommes restés dans la même attitude, répétant toujours les mêmes paroles. Ce fut François qui se rendit compte que la nuit approchait. Ce fut lui qui nous en avertit et pensa à reconduire notre troupeau à la maison.  »

    Comme après les deux premières apparitions, le besoin de silence se faisait impérieusement sentir aux trois enfants.

    «  Dans la troisième apparition, confie Lucie, la présence du surnaturel fut encore plus intense. Pendant plusieurs jours, même François n’osait plus parler. Il disait plus tard  :

    – J’aime beaucoup voir l’Ange, mais le pire c’est que, après, nous sommes incapables de faire quoi que ce soit. Je ne pouvais même plus marcher, je ne sais pas ce que j’avais.

    «  Après quelques jours, et lorsque nous eûmes retrouvé notre état normal, François me demanda  :

    – L’Ange t’a donné, à toi, la sainte Communion, mais à moi et à Jacinthe, qu’est-ce qu’il a donné  ?

    «  Et Jacinthe aussitôt, débordant d’une joie qu’elle ne pouvait contenir, lui répondit  :

    – Mais c’est aussi la sainte Communion  ! Tu n’as donc pas vu que c’était le Sang qui tombait de l’Hostie  ?

    «  Alors François, comme s’éveillant d’un rêve, lui dit  :

    – Je sentais que Dieu était en moi, mais je ne savais pas comment cela s’était fait.

    «  Et se prosternant à terre, avec sa petite sœur, il demeura très longtemps à répéter la prière de l’Ange  : “ Très Sainte Trinité… ”  »

    L’Ange avait donc introduit les pastoureaux dans un monde dont ils n’avaient auparavant qu’une idée assez vague et enfantine. L’image qu’ils se faisaient de Dieu était maintenant incomparablement plus haute, et plus grande aussi leur horreur du péché. Tandis qu’avant la visite de l’Ange, leurs principales activités étaient les jeux et les besognes quotidiennes qui remplissent habituellement une vie d’enfant, désormais deux préoccupations nouvelles fixaient leur entière attention et envahissaient progressivement tout leur cœur  : offrir à Dieu prières et sacrifices.

    Jacinthe et François, qui n’avaient pas encore fait leur Première Communion, l’avaient donc faite des mains de l’Ange, dans une simplicité toute surnaturelle. En buvant le Précieux Sang du calice, tandis que leur cousine communiait à la Sainte Hostie, ils reçurent Jésus-Eucharistie. Notre-Seigneur, en bon Pasteur soucieux de ses petites brebis, voulut être lui-même leur force pour les aider à accomplir leur vocation. Vocation de consolateurs des Saints Cœurs de Jésus et de Marie, et de convertisseurs des pécheurs.

    Extraits de Francisco et Jacinta, si petits et si grands  !, p. 53-73.

    Que DIEU vous bénisse et vous garde dans Sa Paix et Sa Joie, en attendant Son retour glorieux!

    Merci!

    JFL

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