L’oeuvre majeure du vénérable saint François de Sales

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« Le Verbe s’est fait chair et Il a habité en nos cœurs » Marie-Julie Jahenny

Nous vivons une époque incroyable dans laquelle tout a été renversé. Le mal s’est transformé en bien. La vertu a été reléguée au musée des antiquités. Les sept péchés capitaux sont devenus la norme établie. La liberté spirituelle a entraîné l’assoupissement des esprits. Cette légèreté, cette insouciance et cet égoïsme inhérents à la civilisation contemporaine ne sont pas sans conséquences. L’acceptation des mauvais comportements, l’émerveillement devant la mort et la souffrance, la soif de possession immédiate, la vitesse devenue précipitation font en sorte de rendre cette société infâme.

Le vénérable saint François de Sales est celui qui a apporté le plus de Charité à ses contemporains, c’est pourquoi il a été déclaré « Docteur de l’Amour ». En plus d’être évêque, Saint François était également exorciste. Sa vie a été jalonnée de miracles grâce à son humilité, sa douceur et sa grande foi. Il est considéré, à juste titre, comme docteur de l’Église catholique.

La plupart des contemporains rejettent le catholicisme par la faute d’un travail de sape intellectuel qui dure depuis plus de trois siècles. Par exemple, à la suite des philosophes des Lumières, les théories de Darwin ont réduit l’homme à un « singe » qui aurait évolué par hasard. Celles de Freud ont réduit l’esprit humain à sa sexualité et celles de Marx à son statut matériel.

Pourtant, si l’on reste objectif et ouvert d’esprit, chose difficile par les temps qui courent, on s’aperçoit, en lisant les œuvres inspirées du Saint-Esprit, que l’Église catholique enseignait, autrefois, une sainte doctrine malgré les erreurs de parcours qui ont jonché le cours de son histoire. Ces fautes ont malheureusement contribué à son affaiblissement.

De nos jours, un individu lambda brandira comme premier argument que l’Inquisition a fait de nombreux morts. Il faut reconnaître que cette période fut noire et lourde à porter. Toutefois, si l’on compare l’histoire de l’Église avec celle de la république (la révolution française et sa guerre perpétuelle, les deux guerres mondiales, les dictatures cachées sous les démocraties, etc.), on s’aperçoit alors que la réalité est bien plus complexe que ce que l’on veut bien prétendre. Ce sont les clichés et la méconnaissance de la véritable spiritualité qui engendrent d’incommensurables dégâts dans les esprits. Ces manquements entraînent des comportements violents, erratiques et méprisables chez ceux qui sont victimes de l’ignorance brandie comme étendard suprême par les républiques.

L’Église catholique contemporaine n’est plus qu’une institution politique qui enseigne un humanisme souffreteux à la place d’une sainte théologie. Autrefois brillante, l’Église est devenue une bien sombre institution. Cependant, nous avons l’espoir de la voir se réformer dans un futur plus ou moins proche. Son dépoussiérage est plus que nécessaire. La Sainte-Messe effectuée selon le rite tridentin mettait les croyants en relation avec la présence réelle du Saint-Esprit. La désacralisation de la messe a largement contribué au refroidissement des cœurs.

L’« introduction à la vie dévote » de saint François de Sales est l’une de ses œuvres majeures. Les ouvrages de la fin du XIXe siècle sont les plus lisibles parce qu’ils ont été adaptés au vocabulaire de l’époque. Plusieurs versions sont disponibles en ligne, je vous propose de télécharger l’une d’entre elles qui reste fidèle à l’œuvre originale.

http://www.fichier-pdf.fr/2015/04/22/introduction-a-la-vie-devote-1806-st-francois-de-sales/

L’« introduction à la vie dévote » est une longue lettre adressée à Mme Louise Duchatel de Charmoisy, autrement appelée Philothée, dans l’ouvrage. Ce terme désigne le disciple d’un père spirituel. Louise Duchatel choisit le futur saint, après son mariage, comme directeur spirituel afin de pratiquer une réelle et sainte dévotion. Saint François de Sales accepta, par la suite, de réécrire ses correspondances privées sous la forme d’un livre. Et quel livre !

Saint François de Sales nous délivre les secrets de la véritable piété à travers un fabuleux ouvrage d’orfèvre spirituel. Voici quelques points clés qu’il est nécessaire de relever, parmi tant d’autres.

À la seconde partie, chapitre XVI, « il faut honorer et invoquer les saints ».

Saint François nous invite à lire les bons livres de dévotion de saint Bonaventure, de Gerson, de Denis le Chartreux, de Louis de Blois, de Grenade, de Stella, d’Arias, de Pinelli, de Dupont, d’Avila, le Combat spirituel, les Confessions de saint Augustin, les Lettres de saint Jérôme, et autres semblables. Ces conseils sont précieux en ces temps modernes où il est vraiment difficile de trouver des écrits inspirés. Saint François nous invite à lire les Vies des saints, comme celle de mère Thérèse, celle des premiers jésuites, celle du bienheureux cardinal Borromée, celle de saint Louis, celle de saint Bernard, les Chroniques de saint François, afin d’y découvrir le portrait de la vie chrétienne et d’adapter son modèle à notre quotidien. Par exemple, nous sommes invités à imiter la solitude de saint Paul, premier ermite, l’extrême pauvreté de saint François d’Assise, etc…

À la troisième partie, chapitre I « du choix qu’on doit faire quant à la pratique des vertus ».

Saint François nous invite à pratiquer des vertus conformes à notre devoir d’état. Par exemple, sainte Paule aimait l’austérité des mortifications corporelles alors que l’obéissance à ses supérieurs relevait plus de son devoir. Autre exemple pertinent, les apôtres décidèrent sagement de prédiquer l’Évangile de Jésus-Christ selon Ses recommandations plutôt que de pratiquer la charité auprès des pauvres. Ainsi, on y apprend que les vertus d’un prélat sont différentes de celle d’un prince ou d’un soldat, et celles d’une femme mariée de celles d’une veuve. Saint François nous recommande de ne pas pratiquer toutes les vertus mais de pratiquer celles qui sont les plus essentielles aux devoirs de notre vocation. Par exemple, un théologien doué pour l’écriture s’appliquera à rédiger pour l’édification des âmes plutôt que de consacrer son temps à la méditation. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas méditer, cela signifie qu’il faut prioriser les vertus afin de pratiquer celle qui nous convient le mieux.

À la troisième partie, chapitre IV « de l’humilité dans la conduite extérieure ».

Saint François nous explique que l’humilité est la terreur de Satan, le roi de l’orgueil, parce qu’elle permet de conserver la présence et les dons du Saint-Esprit. C’est pourquoi elle a été tant chérie des saints et des saintes tout comme elle a fait les délices de Jésus-Christ et de sa sainte Mère. Un passage est particulièrement notable. Saint François dénonce le fait que ceux qui possèdent des richesses matérielles se glorifient de la beauté d’un cheval, d’un ameublement ou de tout autre objet. Saint François résume cela à de la folie. Or, sans le savoir, il dénonce une attitude qui est devenue contemporaine. Ainsi, s’il doit y avoir une gloire, selon Saint François, celle-ci doit plutôt revenir au cheval, au menuisier qui a conçu le meuble, au tailleur qui a vendu l’habit. Saint François attribue le fait de vouloir établir l’honneur sur des choses aussi frivoles à une bassesse d’esprit et de cœur. Cela démontre que notre époque est davantage attachée à la superficialité qu’à la profondeur de l’esprit. Si, du temps de Saint François, il y avait encore une foi bien établie grâce à l’Église catholique, de nos jours, il n’en subsiste que des lambeaux. C’est ce que saint François nomme, à juste titre, une vaine gloire.

J’invite le lecteur à dévorer cet ouvrage vieux de quatre siècles. Loin d’être démodé, il rappelle combien nos ancêtres étaient à la recherche de la vertu et de l’Amour de Dieu. La vie passée auprès de Jésus-Christ, pour sa gloire, était délicieuse, source de bonheur et d’équilibre. L’ordre et la morale étaient bien établis sous l’Ancien régime. De nos jours, c’est le chaos qui prédomine. Une civilisation qui prône l’anarchie annonce sa fin prochaine.

Si nous cherchions à cultiver la vertu plutôt que le vice. Si nous cherchions à nous élever plutôt que de rester bassement terre-à-terre. Si nous méditions sur la Sainte Croix et la passion de Jésus-Christ. Si nous priions avec ferveur. Si nous cherchions la joie plutôt que la peur. Si nous tendions la main aux pauvres. Si nous donnions de notre temps à ceux qui en ont besoin. Si nous cessions d’êtres des animaux pour nous comporter comme des êtres doués d’intelligence. Si nous mettions en pratique les écrits des saints, notre société serait formidable et douce. Puisque l’inverse est vrai, il faudra payer la rançon de cet échec à travers de grandes douleurs.

Pour que l’homme redevienne esprit afin que son comportement ne soit plus celui d’un être frivole. Que la vertu des saints tombe comme une précieuse grâce sur les esprits endormis. Que le Saint-Esprit réchauffe les cœurs. Pour que la civilisation à venir soit brillante et heureuse. Amen.

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12 commentaires pour L’oeuvre majeure du vénérable saint François de Sales

  1. Ping : Guide de lecture | Saint Michel Archange

  2. Bonjour,

    En ce qui concerne l’Inquisition, j’invite le lecteur à lire ne serait-ce que ces articles :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Inquisition et http://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A9gende_noire

    Il y a eu des exagérations de cette période, par des témoignages écrits, afin de noircir le tableau et de fragiliser l’Église. Il y a eu, toutefois, des sanctions certainement trop sévères qui ont contribué à cette mauvaise perception des choses.

    Retenons ces paroles de Jésus-Christ : « aimez-vous les uns les autres », « je suis le Chemin, la Vie et la Vérité ». Ne jugeons pas ces faits car Jésus demandait de ne pas juger.

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    • PATRICE dit :

      Bonjour ,
      Merci pour votre bel article .
      « Rien par force, tout par amour »
      « La langue ne parle qu’aux oreilles,
      le coeur parle au coeur »
      disait Saint François de Sales
      Par ces quelques lignes vous
      avez su parler au mien !
      récemment je suis allé me promener
      à l’endroit même où notre grand Saint chuta
      par trois fois de son cheval au retour du sénat de
      Savoie son épée formant une croix avec sa gaine.

      c’est à Sonnaz .
      Que Dieu vous bénisse
      Patrice

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    • Lars dit :

      Il ne faut pas avoir peur d’affirmer sa fierté quant aux luttes héroïques de l’Eglise face à ses ennemis, les Croisades et la Sainte Inquisition en font partie. Il y a eu énormément de calomnies et de mensonges de la part du monde, des mauvais, à ce propos ; mais c’est justement à cela que l’on reconnaît nos plus beaux titres de gloire.

      Il y a une chose très importante à considérer, c’est que, dans notre époque d’irréligion et d’athéisme, comme l’on refuse de croire en Dieu et à la préciosité de l’Âme, la mort du corps apparaît comme une horreur, le châtiment capital comme un crime effroyable. Or en vérité, l’Âme est bien plus précieuse que le corps, la mort de l’Âme est le seul crime effroyable. La Sainte Inquisition a combattu les hérésies et toutes sortes d’erreurs, mais aussi les marranes, ces juifs qui depuis le début de l’Eglise ont continuellement conspirés à sa perte. Il faut lire l’ouvrage intitulé « 2000 ans de complots contre l’Eglise ». Moi j’oserai dire que l’Inquisition n’a pas été assez sévère au contraire, puisque la terrible conspiration a tellement progressée qu’elle paraît sûre de sa victoire…
      Qui plus est, nous savons bien que les conséquences des erreurs et hérésies ont toujours été des guerres et des massacres, qu’elles finissent dans le sang comme ladite Révolution française.

      L’erreur des bons n’est pas l’intransigeance ou l’intolérance du mal, mais bien la mollesse, l’inaction face à ce mal. Il ne faut jamais se laisser prendre au piège des reproches du monde. Leurs reproches, leurs accusations ne visent que notre fidélité à Dieu et à Sa Justice, il n’y a pas à rougir. Entre eux et nous, le fossé est bien trop large…

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      • Bonjour Lars,

        Cela explique pourquoi le vénérable père Vincent de Paul Bailly était très sévère avec les pécheurs. Il n’hésitait pas à donner des coups de pieds au postérieur de ceux qui juraient et blasphémaient.

        Cela confirme qu’il faut être doux avec les affligés et sévère avec les orgueilleux tout en restant humble devant Dieu et plein d’amour pour l’humanité.

        Suivre les voies de la vertu tout en se montrant extrêmement sévère contre les hérésies. Un compromis qui est accessible lorsque l’on cherche la voie de la Vérité et que l’on se dépouille pour s’offrir pleinement à Dieu.

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  3. Lars dit :

    Oui cher Ami Saint-Michel-Archange, et cette équilibre entre Vérité et Charité, entre Justice et Miséricorde, est une chose bien difficile pour nous d’atteindre ici-bas.
    Il nous faut pour être juste, garder constamment cette double crainte de paraître trop dur ou d’appliquer mollement les principes. On s’en fait des scrupules, mais je suis sûr que ce saint souci est très agréable à notre Dieu d’Amour…

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  4. Giovanni dit :

    Dans mon enfance (3 ans) j’ai eu une vision lors que ma famille habitais Troyes, depuis j’ai grandi en Italie et puis en Belgique .
    Un personnage de petite taille et vêtu d’un habit religieux Blanc (beige?) et peux être du noir et rouge, une barbe (mais je ne serais dire si rouge ou brun) me souriait et à plusieurs reprises (durant plusieurs minutes) j’indiquai à mon père l’endroit où il se trouvait sans qu’il puisse le voir.
    Je cherche depuis 45 ans à comprendre si cette vision était le fruit de mon imagination, mais je suis quasi sur que quelqu’un me regardait. D’origine italienne (dans la région du Gargano) ou un grand Saint à vécu , Padre Pio da Pietralcina, je matérialisait son image qui ressemblais à ma vision, mais comme par hasard je vois que Saint François de Sale lui ressemble aussi.
    Pour comprendre si Il m’est apparue en 1974 : Es ce qu’il était de petite taille? Qui est ce Saint ?

    Merci pour l’aide
    Giovanni

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    • Bonjour cher Giovanni,

      Je vous remercie pour votre beau témoignage. Sachez que les enfants sont souvent sujets à des visions parce que leur coeur est pur. Je crois sincèrement que vous avez vu Padre Pio ou un autre saint.

      Voici l’image du vénérable saint François de Sales.

      Je vous donne également une image de saint Vincent de Paul qui était un proche ami de saint François de Sales.

      Dieu vous bénisse !

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  5. Marie dit :

    Je vous demande si vous avez les prières d exorcisme de saint François de Sales. Ce serait super

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    • Bonsoir Marie,

      Je ne les ai pas, hélas. Savez-vous si ces prières se trouvent dans un livre de saint François en particulier ?

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      • samuel dit :

        Bonjour,

        A mon avis, Marie ne doit pas non plus le savoir. Il m’arrive néanmoins de réciter parfois des prières là-dessus. En plus avec mon nouveau casque à 100 pièces, je n’entends plus les nombreux diavolos du monde, c’est cool le progrès, ils ne savent même pas qu’ils sont tous en train de se damner en beauté, mon Dieu déjà tant d’âmes au purgatoire.

        Je vous souhaite de bonnes fêtes les ami(e)s.

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